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mercredi 28 mars 2012

Le Temps (prose d'inspiration soudaine)


« Le Temps »





Le temps



Vers la fin de la nuit, j’ai arpenté la route menant au sommet d’une montagne.
Au début, le sol était plat, il y avait peu de marches, mes pas étaient alertes.
A la première pause, c’est là que je le vis.
Silhouette d’un vieillard, courbé de dos, faisant face à l’horizon.
Sans lui signaler ma présence, je continuais la montée en le laissant derrière moi.
La montée se faisait plus dure, soudain en me retournant, je vis au loin le vieil homme monter lentement.
Je n’y prêtais guère attention tant je croyais par orgueil que jamais il ne me rattraperait.
La montée se faisait plus coriace et plus dure, la fatigue me gagnait et de rapides coups d’œil en arrière me signalaient que lentement mais surement, le vieil homme vouté se rapprochait.
J’augmentais la cadence, bien décidé à ne pas le laisser me rattraper, mais ce faisant je me fatiguais.
A chaque coup d’œil en arrière, inévitablement il se rapprochait.
Soudain, un plat à mis chemin de la montée, là c’était sur, je parvenais à le distancer.
Nouvelle montée de marche, j’étais en haut et le vieillard disparaissait de ma vue en bas
Mon répit fut de courte durée, au coup d‘œil d’après, la silhouette recourbée avait rattrapé son retard de moitié.
Le sommet n’était pas loin, et à chaque fois la distance nous séparant rapetissait.
Le sommet était en vue, il me talonnait et devant moi se dressait une centaine d’horribles marches raides.
Au début de l’ascension, le vieillard et moi marchions côte à côte, mais très vite une fatigue inouïe me fit lâcher la cadence.
Ironiquement, au moment ou les premiers rayons du soleil arrivèrent, le vieil homme passa devant moi.
Deux, puis quatre, puis six marches d’avance sur moi. Je voulais le supplier de m’attendre.
Il disparu de ma vue loin devant moi, montant infatigablement ces marches qui m’épuisaient.
Il disparu au sommet dans une luminosité de soleil levant éblouissante.
C’est alors que je le reconnu : ce vieil homme vouté, c’était le temps qui m’avait rattrapé !

 Fin

Giovannoni Julien, Juillet 2011 

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