« Le
Roi Salamandre »
Le roi salamandre
Il avait des pattes pour se
déplacer, mais seulement dans l’élément liquide. Sa peau blanche d’albinos
n’avait jamais vu le soleil. Caché de ses sujets derrière ses grandes fenêtres
teintées. Pour son peuple de moutons il était autant un souverain qu’un
prisonnier.
Les seuls d’entre eux qu’il avait vu
étaient des contestataires venus se faire exploser dans son palais.
Depuis, une barrière vivante de
vase en protégeait l’accès. Mais petit à petit, telle une bête informe, la vase
mouvante avait envahit tout l’intérieur de la salle du trône.
Coupé du monde, il se livrait à son
seul plaisir, faire de la musique en sautant de tout son corps sur des
tambours.
Le roi salamandre était cantonné en bas devant
ses vieux murs tapissés de lys, attendant le jour où la vase du plafond allait
l’écraser.
Mais le roi n’en pouvait plus, il
avait besoin de faire savoir à son peuple ses malheurs et surtout qu’il
existait encore.
Nageant à travers la vase, deux
routes se dressaient devant lui, une facile et une ardue.
Comme tout le monde aurait prit la
route facile, il choisissait la ardue. Lui était roi après tout.
Il arriva au sommet du palais après
bien des difficultés et un long tapis protégé de cordons l’emmenait pour donner
audience.
Debout face à son peuple, il
remarqua avec stupeur qu’il ne parlait pas le même langage que ses sujets.
Il ne les comprenait pas, faute
d’avoir été toujours isolé, et eux le raillaient.
Il y avait encore deux routes, une
facile et une ardu.
Comme tout le mode aurait prit la
route facile et serait retourné se cacher sous la vase, lui choisit la route
ardue et abdiqua.
Il était enfin libre, et tout en
jetant son corps sur des tambours, sa peau blanche se colorait enfin.
Fin
Giovannoni Julien, Juillet 2011
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