Le rêve de l'homme en gris
Sélectionné en février 2014. Texte écrit par Julien GiovannoniL'invisible homme gris de la mélancolie tend toujours sa toile des jours gris sur les lieux où il découvrit un autre univers,où il avait espérer trouver le bonheur qui semble s'enfuir sans cesse!
À lire absolument! Parce qu'il faut se méfier des rêves qui se réalisent trop bien et finissent par devenir des cauchemars. Parce que le rêve vaut la peine qu'on y sacrifie sa vie surtout lorsqu'elle est trop grise! Parce qu'une aube nouvelle commence toujours par être grise. Parce que l'idée de l'avenir est plus féconde que l'avenir lui-même et que l'avenir est un fantôme aux mains vides qui promet tout et ne cède rien du tout ou simplement parce que c'est Julien Giovannoni qui l'écrit et qu'il nous livre un conte bien bâti et où la cruauté n'est pas pour déplaire!
"Peu lui (l'homme gris) importe de s’endormir des heures sous les vapeurs d’échappement du périphérique si de l’autre côté il se retrouve avec ses amis sincères dans de somptueux jardins. Peu lui importe de s’endormir dans un renfoncement d’immeuble sale au milieu des pigeons si de l’autre côté, il se balade amoureusement avec sa dulcinée. "
Le Temps (souvenir du Japon)
Sélectionné en février 2014. Texte écrit par Julien Giovannoni
L’auteur restitue de façon merveilleuse les ambiances et les odeurs du Japon. Chaque phrase est un voyage en elle-même.
Dès le début, Julien Giovannoni évoque la dimension spirituelle :
« Au pays du soleil levant, lorsque l’on peut s’offrir le privilège de prendre son temps, l’on s’aperçoit que chaque élément de la nature possède sa propre spiritualité. Tout y est symbole et métaphore. Je l’appris un beau matin et ne me sentis plus jamais le même. »
Petit détour par les plaisirs de la bouche…
« Le cuisinier posait alors sur notre table-comptoir, taillée dans le bois d’un unique grand pin, le dernier sushi du repas : l’Uni (le sushi à l’oursin). C’était l’apothéose dans la montée du goût. Traditionnellement, l’on devait le mettre en entier dans sa bouche. A ce moment là, le goût de l’iode provoquait un vif relent de dégoût, il fallait le surmonter et en le mâchant, l’Uni s’apprivoisait dans un remarquable éclat de saveur, achevant un repas d’une délicatesse rare. »
Pour se confronter enfin à ses propres limites :
« Vers la fin de la nuit, j’arpentais la route menant au sommet de la montagne. Au début, le sol était plat, il y avait peu de marches, mes pas étaient alertes. A la première pause, c’est là que je le vis. Silhouette d’un vieillard, courbé de dos, faisant face à l’horizon. »
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