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jeudi 31 janvier 2013

Le petit chaperon rouge et le grand méchant pervers !

J'avais fait, pour un magzine, un article sur la thématique de l'apprentissage de la sexualité par une étude satirque et métaphorique d'une fable très connue. Cela n' a pas marché, mais l'article ne sera pas perdu pour tout le monde.

(Attention, ce n'est plus un Conte pour enfants !)


Illustration de Gustave. Doré
Chaperon rouge, Chivart.com
   

Savez-vous comment l’on éduquait les enfants aux prémices de la puberté et au danger des prédateurs sexuels dans le bon vieux temps ?
Oh si vous le savez, même si vous n’y avez jamais fait attention, vous l’avez appris en lisant ou écoutant au moins une fois le conte du « Petit Chaperon rouge » ! Quoi ? Ce Conte innocent de vieilles traditions orales (retranscrites par Charles Perrault en France et par les frères Grimm en Allemagne) serait une métaphore sexuelle ?

Comment ? Vous voulez dire que dans le temps (les origines de ce conte sont antérieures au XVIIème siècle), les bons parents trop occupés aux champs ne disposaient pas de RTT et laissaient ces « contes d’avertissement » éduquer les enfants ? Et ce sont ces histoires de sexe, de violence et d’anthropophagie que nous donnons aujourd’hui encore à nos enfants ?
C’est exact ! Et pour ceux qui en douteraient encore, laissez-moi vous raconter la version crue, au delà des métaphores, du « Petit Chaperon Rouge !!! » 

        Il était une fois une bien jolie jeune fille, à mis chemin entre la sortie de l’enfance et le début de l’adolescence. Mais par rapport aux autres enfants, cette jeune fille a une particularité, elle a reçu ses premières menstruations, ses premières règles quoi ! Vous comprenez alors que ce n’est pas totalement innocent si elle est vêtue d’un chaperon couleur rouge vif. C’est même un peu une provocation. Bref, le petit chaperon rouge est au seuil de la puberté, encore naïve mais plus tout à fait innocente. Et là, c’est la première convention moyenâgeuse des contes qui entre en scène : au début elle est dans un gentil petit village, le lieu sur et sécurisé où elle a été élevé par ses parents comme une gentille et pure petite villageoise, son foyer. Mais voila que sa mère l’envoie apporter une galette et un petit pot de beurre à sa mère grand qui habite une jolie petite maison bien sure elle aussi. Problème, pour rallier un point à l’autre, il faut traverser une fichue forêt sauvage ! Là, faisons tomber les métaphores, vous avez bien compris que cette quête confiée au petit chaperon rouge est le symbole du chemin de sa vie. C’était une enfant, élevée chez ses parents, boum, premières règles, début de l’adolescence. Le petit pot de beurre et la galette symbolisent le travail « honnête » auquel veulent l’éduquer ses parents : fermière, crémière, ramener le pain pour nourrir ses enfants (n’oubliez pas qu’on est au XVIIème siècle). Au bout de la route, la maison de la grand-mère symbolise la fin logique de sa vie lorsqu’elle aura arpenté le bon chemin : une honnête vielle femme à laquelle ses petits enfants prennent soin lorsqu’elle est malade.

Donc, le petit chaperon rouge commence à arpenter le chemin de sa vie en traversant la forêt. Oui, mais la forêt, n’est ce pas le symbole des dangers et de l’incertitude des choix de vie qui débute à l’adolescence ? Et là, c’est le drame, car au bord du chemin traversant la forêt, il attend, tel un pointeur, le passage de chair fraiche. Lui, c’est un des types qui se traine la plus sale réputation dans les contes, l’ennemi public numéro un pourrait-on dire. Son nom : Le grand méchant loup ! Wolfie pour les intimes ! Wolfie est un prédateur sexuel, à la limite de la pédophilie, plus c’est jeune et plus ça craque, plus ça l’excite ! Son côté ténébreux attire les jeunes naïves et il en joue l’enfoiré. Wolfie est un malade égayant sa vie solitaire par des agressions et le petit Chaperon rouge croise son chemin !

Ah ! Ca, on peut dire qu’elle est une proie facile pour Wolfie, Chaperon rouge est encore bien trop naïve, le côté mâle alpha de la meute de loup qui émane de Wolfie l’excite, mais pas seulement, il y a également le côté rebelle du loup qui dit « fuck » à la société ! Cette gourde ne se méfie pas, elle lui donne toutes les indications sur sa vie.

Avec un peu de parlotte, Wolfie réussi à montrer à chaperon rouge un autre chemin de vie possible, différent de celui initialement tracé pour elle par les conventions de la société. La suite de l’histoire, on la connait. Tandis que Chaperon rouge perd du temps sur un faux raccourci, le loup arrive avant elle chez la grand-mère, la dévore et prend sa place dans le lit pour attendre le petit chaperon rouge. Là, tous les enfants se demandent pourquoi Wolfie se remplit d’une vieille ridée malade alors que son but est de se taper de la chair fraiche ? Mais parce que tout cela est symbolique encore une fois. En dévorant la grand-mère, Wolfie dévore en réalité l’avenir du petit chaperon rouge ! Il remplace cet avenir par celui que lui, lui réserve en prenant l’identité de la grand-mère. Et le fait que tout cela va se passer dans un lit, vous avez bien compris où il veut en venir...

Donc Chaperon Rouge arrive dans la maison, donc vers l’avenir piège que lui réserve Wolfie, et là, c’est le jeu sexuel qui commence : «Pourquoi as-tu une aussi grosse voix ? C’est pour mieux t’intimider ! Pourquoi as-tu d’aussi grands yeux ? C’est pour mieux te mater ! ; Pourquoi as-tu d’aussi grands bras ? C’est pour mieux t’embrasser ! Pourquoi as-tu d’aussi grandes dents ? C’est pour mieux te bouffer tellement t’es bonne ! » Il n’aurait manqué que : « Pourquoi as-tu une aussi grosse B... ? C’est pour mieux faire sauter ta virginité ! » Et c’est là que le piège sexuel se referme par le loup qui dévore (sexuellement) le petit chaperon rouge!

A la fin du conte, la morale diffère selon les versions. Dans la version française de Perrault, le conte se termine mal, comme un crime sexuel : fautive de s’être fait avoir par les boniments du Loup, le petit chaperon rouge fini dévoré. Ce qui sous entend que si elle n’est pas morte des suites de l’agression, ce sera pour sombrer dans une vie de débauche. Version allemande des frères Grimm, le petit chaperon rouge a une chance de s’en sortir par l’apparition du chasseur. Le chasseur est le symbole de l’homme honnête, protecteur, viril par ses armes. Parce que "Armes à feu.....Feu à volonté!" Donc un bon parti qui va sortir le petit chaperon rouge des griffes du loup dépravé et la ramener vers le village afin qu’elle retourne dans le droit chemin d’une vie alors acceptable aux yeux de la société !

Morale de cette histoire:
Arrêté par les agents de New York Unité spéciale, Le Grand Méchant Loup, dit Wolfie, fut reconnu coupable de plusieurs crimes sexuels et tentatives de meurtres. Il a été condamné à une peine de prison à perpétuité, avec une période de sureté de 200ans, au Zoo d'Anchorage en Alaska. 
 On recommande à toutes les jeunes filles vêtues de rouge de faire extrêmement attention aux louches ténébreux qui pourraient les attendre au bord de leur chemin !

 
Giovannoni Julien -  27/12/2012



  

2 commentaires:

  1. Une vision que Bruno bettelheim a déroulé dans son livre : Psychanalyse des contes de fées...

    Voir le lien ci-dessous :
    http://www.contemania.com/comprendre/Bruno_Bettelheim.htm

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    Réponses
    1. Je connaissais pas mal d'explications psychologiques des contes mais pas de ce site. Merci pour le lien :)

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