Brèves de métro
parisien
"La fiction n'est que de la réalité exagérée"
- Sur la ligne 6 après l’arrêt
Belleville, une femme style bohémienne commença à faire la manche auprès des
passagers. Ce n’était pas une heure de pointe, chaque passager avait une place
libre pour s’asseoir sauf un homme trentenaire qui préféra pour on ne sait
quelle raison rester debout, accoudé à la barre de fer près d’une porte
entrée-sortie. La mendiante était insistante auprès des passagers et tentait
lourdement de se faire prendre en pitié !
Alors qu’aucun des passagers assis
ne lui donnait d’argent, l’homme debout redoutait l’arrivée de son tour à être
abordé par la mendiante.
Etait-ce parce qu’il était
debout ? La mendiante passa à côté de lui sans l’importuner ni prendre la
peine de lui demander quoi que ce soit. L’homme regarda la mendiante s’éloigner
dans la rame du métro… Il se sentit alors très mal, il se regarda dans la vitre
de la porte. Paraissait-il si misérable que ça ? Avait-il une apparence si
pitoyable que même cette mendiante ne prenne pas la peine de lui demander
quelques pièces ?
Bon, d’accord il ne s’était pas
rasé ce matin, il n’avait pas enfilé de costume non plus, mais tout de
même ! La gêne céda le pas à la colère ! Il parti à la suite de la mendiante, la dépassa et se tint droit devant elle :
- Dites donc madame ? Lui dit-il d’un ton sec. Je ne suis pas assez bien pour que vous me demandiez de l’argent ?
La mendiante, surprise comme on
peut le comprendre, ne sut pas quoi dire et tendit la main à l’homme pour lui
demander alors de l’argent.
- J’ai pas d’argent à vous
donner ! Répondit l’homme. Mais par principe, on demande aux gens !
C’est juste une question de respect !
Et l’homme descendit à la
prochaine station d’un pas vif et nerveux. La mendiante et les passagers
restèrent un moment à le regarder s’éloigner sur le quai. Puis le train
redémarra.
- Toujours sur la ligne de métro
6, le train s’arrêta comme d’habitude à la station Alexandre Dumas. C’est ici
qu’entra un passager avec une tête de d’Artagnan !
Un jeune homme, dans le début de
la vingtaine, pull noir, pantalon serré noir, chaussures dorées, mais un visage
au style de…….mousquetaire !
Une tête de mousquetaire comme on
en fait plus ! Des cheveux châtains clairs et longs. Raides mais un peu
frisés vers le bas, un visage sérieux, sa barbe est un bouc fin et long, de
courtes moustaches fines ! D’Artagnan, quoi !
Accident temporel ? Possible
mais, à la vue de ses vêtements, il avait une notion de mode plutôt bien adaptée au présent.
Donc théorie peu crédible, car pour un éventuel homme du 16ème siècle, il possédait
une bien trop bonne maitrise du métro.
Le jeune homme regarda bizarrement
un autre jeune homme face à lui qui le regardait bizarrement en retour !
Ne pouvait ‘il pas comprendre que pour ce deuxième jeune homme, étudiant en
prépa littéraire, l’entrée d’un d’Artagnan à la station Alexandre Dumas était
plutôt comique ?
Ou alors n’y a-t-il jamais eu de
d’Artagnan ailleurs que dans l’imagination d’un esprit épuisé de jeune étudiant
en prépa littéraire !
- Journée touristique du weekend
sur la Ligne 1, beaucoup de touristes donc ! Qui s’entassent dans cette
rame de métro automatique.
Soudain, la voix à l’hautparleur
d’un agent de la Ratp qui déclare :- Mesdames et messieurs, on nous signale la présence de pickpockets dans votre rame de métro ; veuillez faire attention à vos affaires à l’entrée et la descente du train !
A la suite de cette annonce, les
gens commencent à lancer des regards suspicieux à gauche et à droite, des
regards de travers à l’encontre de leurs voisins. Les mains qui se resserrent
sur leurs sacs et leurs poches !
Dans ce climat de suspicion totale,
un couple, homme et femme commencent à
parler tout haut et fort !L’homme à la fille :
- Alors, tu va toujours voir ton psy pour tes problèmes de kleptomanie ?
Une vieille dame serre très fort
son sac à main contre sa poitrine.
- Non, il m’a jeté, il en avait marre
que je lui vole des trucs dans son bureau ! Répond la fille.- Aie ! je le comprend. Remarque, j’aimerais bien récupérer mon briquet zippo que tu m’as volé tout à l’heure.
La même vielle dame commence à
pâlir…
La femme du couple se met à
fouiller dans ses poches :- Ah ? Mais il faut me prévenir mon pote, je vole tellement de truc presque malgré moi que je ne m’en rends plus compte ! Tiens ?
- Qu’y a-t-il ?
Elle sort un porte monnaie.
- Ce porte monnaie, je suis
certaine de ne pas l’avoir volé, et il n’est pas à moi !- Sure ?
- Certaine !
- Peut être que vous vous être entre-volé avec un autre kleptomane ! Rare mais ça arrive !
Le vieille dame était arrivée à
l’extrême limite de sa panique ! Elle sorti une bombe lacrymogène de son
sac et aspergea la femme et l’homme du couple en leur hurlant :
- Vous n’aurez pas mes petites
économies espèces de racailles !
Et elle sorti affolée à la
prochaine station, tandis que les deux personnes du couple avaient les yeux qui
leur brulaient et qui n’arrêtaient plus de pleurer !
Cette erreur, car c’en était une,
était due à une blague de mauvais goût de la part de ce jeune couple. Une blague
qu’ils ne referont pas de sitôt ! Mais les agents de la Ratp eux, continueront à faire des blagues de fausses alertes aux pickpockets pour se délecter de ces accidents cocasses !
Une dernière chose pour clore
cette brève : en rentrant chez elle, la vieille dame vida son sac qu’elle
avait vaillamment défendu. Elle constatât qu’il était plein de portes monnaies,
portables, bijoux et briquets ! Cette vieille dame était une vraie
kleptomane qui ne se rendait même pas compte de ses vols !
Ligne 8, l’heure dite de pointe,
celle des usagers fatigués qui rentrent après le travail. Ils n’aspirent qu’au
repos et au calme après une journée dans la capitale bruyante !
Malheureusement, pour les
passagers de l’avant dernier wagon, ils durent subir les paroles fortes et
insipides de deux jeunes filles, deux jeunes lycéennes à vu d’œil !Ces filles, pas très féminines soit dit en passant, parlaient entre elles avec un ton et des expressions dignes des jeunes « wesh wesh » comme on les nommait encore il n’y a pas si longtemps.
Alors quel est l’intérêt de cette histoire très commune ? Il faut bien que jeunesse se fasse, ou trépasse !
Et bien l’intérêt est que vous
n’avez jamais saisi l’antagonisme de filles qui parlent manucure en langage de
« caillera » !
- C’qui m’fait trop flipper, t’as
vu, c’est quand c’te pute de vernis s’ met à couler d’ton ongle !
Quoi !- Grave ! Moi aussi ça m’fout trop vénère !
- T’es calé avec l’truc tube des z’otres batards d’Loréal ki sèche direct !
- Attends ! Attends ! T’crois que toutes les meufs, vas y k’elles y arrivent d’un coup ?
- Mais Nan, ces s’pèces de mythos, y’a le truc qu’tu mets sur l’ongle t’as vu ! Puis v’là comme t’l’étale d’un coup la vie de ma mère !
- Fais chier, trop un truc pour les biatches ça !!!
Tout ça pour dire que, bien que
parlant de manucure, ces deux jeunes filles faisaient beaucoup plus peur que
leurs homologues masculins qui parleraient de drogue, d’arme à feu, de racket ou
encore de braquage !